Si vous me lisez, c’est que vous savez que voyager a des effets négatifs sur la planète, et que vous souhaitez faire de votre mieux pour limiter l’impact de votre prochain voyage. Lorsque l’on tache toute l’année de réduire son empreinte environnementale dans sa vie quotidienne, on souhaite évidemment poursuivre ses efforts en vacances ! Mais, comment faire ?
Partir en vacances de manière éco-responsable, c’est pratiquer un tourisme durable (ou tourisme responsable) : une forme de tourisme qui crée de la valeur économique tout en respectant l’environnement et les populations locales, pour le bénéfice de tous. Organiser des vacances responsables, c’est tenir compte de tout cela, de la préparation de son voyage et de son séjour, à son comportement sur place.
En tant que propriétaire de gîte engagé dans une démarche de tourisme durable, j’ai évidemment bien réfléchi à la question ! Voici des informations et des conseils concrets pour préparer des vacances éco-responsables. ⤵️
SOMMAIRE DE L’ARTICLE
1.Quelques chiffres sur l’impact environnemental du tourisme
2. Choisir une destination et un moyen de transport dans le but de limiter son impact le plus possible
> L’empreinte carbone des moyens de transports
> Alors, où aller et comment s’y rendre ?
3. Trouver un hébergement de vacances éco-responsable
> Qu’est-ce qu’un hébergement éco-responsable ?
> Comment savoir si un hébergement est vraiment éco-responsable ?
> Comment trouver un hébergement éco-responsable ?
4. Adopter les bonnes pratiques sur place : écogestes, choix des activités, consommation
> Pratiquer les écogestes
> Opter pour des activités à moindre impact environnemental
> Consommer responsable et local
Quelques chiffres sur l’impact environnemental du tourisme
Quand on a une conscience écologique, on ne questionne pas l’origine humaine du changement climatique, mais on n’a pas forcément les chiffres et les faits qui donnent la mesure du problème. Je suis donc allée en chercher quelques-uns :
- Le nombre de touristes augmente continuellement : on est passé de 1.18 milliard de touristes internationaux en 2015 à 1.5 milliard en 2019, et l’Organisation mondiale du tourisme (agence spécialisée de l’ONU) estime qu’il y en aura 1.8 milliard en 2030.
- Le tourisme est responsable d’une part non négligeable des émissions de gaz à effet de serre (ou GES) à l’échelle mondiale : 8,8 % en 2019.
En France, le secteur représentait 11 % des émissions de GES nationales en 2022 ; 69 % des émissions provenaient des transports, dont 29 % pour les vols commerciaux. - 5 % des territoires attirent à eux seuls 95 % des touristes au niveau mondial, ce qui crée une forte pression sur les ressources (eau, énergie, alimentation, etc.) et génère une augmentation des déchets et de la pollution. On ne peut s’empêcher de penser à la crise de l’eau en Espagne en 2024. La pénurie d’eau, due à la sécheresse mais aggravée par l’afflux des touristes, a notamment touché la Costa Brava et la Costa Blanca.
- Dans certaines zones touristiques, les populations locales ont du mal à se loger à cause de l’augmentation des prix du logement. C’est le cas à Barcelone, Lisbonne, Londres ou Athènes, pour ne citer que ces grandes villes européennes.
Ces chiffres nous aident à comprendre pourquoi on entend souvent qu’il faut éviter de prendre l’avion ou fuir les lieux les plus prisés des touristes.
On saisit également, qu’au-delà de l’importance de la préservation de l’environnement, le respect des populations des destinations visitées est un objectif à viser quand on souhaite partir en vacances de façon éco-responsable.
Voyons comment faire concrètement, en commençant par le choix du lieu de séjour, dont dépendra le choix du mode de transport pour s’y rendre.
Choisir une destination et un moyen de transport dans le but de limiter son impact le plus possible
L’empreinte carbone des moyens de transports
Le graphique ci-dessus nous informe sur les émissions de gaz à effet de serre d’une sélection de modes de transport, en grammes d’équivalent CO2 par passager et par kilomètre. Les points suivants me semblent importants :
- L’impact de l’avion dépend du type de vol : un vol court-courrier (1000 km ou moins) sera beaucoup plus nuisible pour le climat qu’un vol moyen-courrier (1500 km à 3000 km) ou qu’un vol long-courrier (plus de 3500 km).
- Un trajet en voiture avec une seule personne à bord a presque le même bilan carbone qu’un vol court-courrier, mais cela signifie qu’à partir de 2 passagers dans la voiture, c’est celle-ci qui libère le moins de gaz carbonés.
- Sans surprise, c’est le train qui rejette le moins de CO2 dans l’air.
Alors, où aller et comment s’y rendre ?
Évidemment, on évitera les bateaux de croisières, mais est-ce qu’on veut vraiment passer ses vacances sur un paquebot lorsqu’on est sensible aux enjeux socio-environnementaux ?
En ce qui concerne l’avion, s’il y a un effort à faire, c’est sur le recours aux vols court-courrier : on peut réduire l’empreinte carbone de ses trajets de moins de 1000 km en optant pour la voiture (si l’on est plusieurs) ou le train.
Par contre, je pense qu’il est dommage de se priver de la découverte d’autres cultures à l’autre bout de la planète. Et soyons réalistes, se rendre en Australie ou au Canada sans prendre l’avion, ça complique beaucoup les choses ! Cela dit, on devrait réserver l’avion aux destinations les plus lointaines, en restant sur place le plus longtemps possible, pour limiter son impact au maximum.
Et tant qu’on y est, pourquoi ne pas en profiter pour essayer l’écotourisme ? L’écotourisme est une forme de tourisme durable axée sur la découverte et le respect de la nature. Vous pouvez par exemple aller au Costa Rica, en Islande ou aux Açores dans cette optique.
Vous l’aurez compris, pour diminuer l’empreinte écologique de ses vacances, mieux vaut réduire la fréquence de ses voyages vers des destinations éloignées, et donc privilégier des séjours en France ! Après tout, nous avons la chance de vivre dans l’un des pays les plus touristiques au monde, qui regorge d’endroits magnifiques à découvrir ! Il faut juste veiller à :
- Éviter les endroits très fréquentés, particulièrement à certaines périodes de l’année. En France, 80% de l’activité touristique se concentre sur seulement 20% du territoire, engendrant des problèmes environnementaux et sociaux déjà évoqués plus haut. D’ailleurs, de nombreux sites touristiques ont dû prendre des mesures pour lutter contre le surtourisme, comme le parc national des Calanques, le Mont-Saint-Michel, le Mont-Blanc ou l’île de Bréhat.
- Prendre le train plutôt que la voiture, quand cela est possible. En effet, le coût élevé des billets peut décourager pas mal de personnes. Et on ne peut nier qu’il est parfois difficile de se rendre dans certaines zones rurales. Mais si l’on souhaite découvrir une grande ville, rien de tel que le train !
- Rejoindre sa destination en voiture si on voyage à plusieurs, mais limiter les trajets en voiture une fois sur place.
💡 Il existe un outil sponsorisé par l’ADEME (Agence de la transition écologique) qui peut vous aider à calculer l’empreinte carbone de votre futur voyage. Je l’ai testé pour un voyage Paris-Toulouse, voici ce que ça donne :
Passons maintenant au choix du logement : où séjourner pour limiter son empreinte socio-environnementale ?
Trouver un hébergement de vacances éco-responsable
Qu’est-ce qu’un hébergement éco-responsable ?
Il n’existe pas de définition officielle mais, naturellement, un hébergement éco-responsable désigne un établissement qui adopte des pratiques visant à réduire son impact environnemental tout en contribuant à l’économie locale.
Tout type d’établissement peut être éco-responsable et il y a l’embarras du choix : hôtels, gîtes, campings, chambres d’hôtes, villages de vacances, hébergements insolites comme des cabanes dans les arbres, des yourtes ou des bulles…
ℹ️ Le gîte est souvent confondu avec d’autres modes d’hébergements. Dans un autre article je vous explique ce qu’est un gîte et vous détaille les atouts de cette location de vacances.
Comment savoir si un hébergement est vraiment éco-responsable ?
Comme souvent quand il est question de respect de l’environnement, il y a du greenwashing. Certains propriétaires d’hébergements touristiques « verdissent » leur communication pour se donner une image plus éco-responsable qu’elle ne l’est réellement ! Il faut donc être particulièrement vigilant.
Par exemple, méfiez-vous des mots commençant par le préfixe « éco- », comme « écologde » ou « écogîte » qui sont parfois employés de façon abusive, ou de l’utilisation des mots « vert », « durable » ou « responsable ». Il vaut mieux vérifier que l’engagement dans une démarche de tourisme durable est bien réel.
D’autres termes devraient vous alerter, notamment « zéro impact » ou « écologique ». En effet, le tourisme a toujours un impact, et rien n’est vraiment écologique, puisque tout a un impact sur l’environnement !
Les propriétaires d’hébergements touristiques vraiment éco-responsables le savent bien, et mettent en avant tout ce qu’ils ont mis en place pour prouver leur bonne foi. C’est ce que je fais sur le site web de mon gîte éco-responsable : j’ai créé une page pour expliquer ma démarche et détailler mes pratiques.
Il existe aussi des labels et certifications permettant de distinguer les établissements touristiques engagés dans une démarche de tourisme durable. Parmi les plus reconnus, il y a l’Écolabel européen et le label Clef Verte pour n’importe quel type d’hébergement, les labels Gîte Panda et Ecogîte pour les gîtes et chambres d’hôtes, et Green Globe pour les campings et les hôtels. Chaque label a défini ses critères, tels que :
- la construction du logement avec des matériaux durables et locaux, et une isolation thermique performante,
- l’intégration harmonieuse de la construction dans l’environnement,
- la préservation des espaces naturels,
- l’utilisation d’énergies renouvelables,
- des appareils économes en énergie,
- des dispositifs de réduction de la consommation d’eau,
- la réduction et le tri des déchets, le compostage des déchets organiques,
- l’utilisation de produits d’entretien et d’hygiène éco-labellisés et biodégradables,
- des repas confectionnés avec des produits locaux, bio et de saison, et la proposition d’options végétariennes,
- la promotion de la culture, du patrimoine et des producteurs locaux,
- la sensibilisation des clients aux pratiques éco-responsables.
Cependant, je tiens à préciser que l’acquisition de certifications éco-responsables a un coût non négligeable. Par exemple, obtenir le label Clef Verte représente une dépense annuelle de quelques centaines d’euros (correspondant au premier audit, aux audits suivants renouvelés régulièrement et à des frais annuels). Ainsi, certains petits hébergeurs touristiques ne peuvent pas faire certifier leur établissement ou doivent patienter avant de candidater, alors qu’ils sont réellement engagés dans une démarche d’éco-responsabilité. C’est mon cas, et l’obtention du label est l’un de mes objectifs à moyen terme.
Comment trouver un hébergement éco-responsable ?
Il existe des sites de réservation spécialisés dans la location d’hébergements responsables, qui contrôlent si les logements touristiques qu’ils mettent en avant respectent leurs promesses environnementales. Autant donner de l’argent (via les commissions) à des plateformes réellement engagées dans le tourisme durable, comme We Go Greenr, GreenGo, Ethik Hotels ou Olyslow, plutôt qu’à AirBnB ou Booking !

Mon gîte est en photo sur la page d’accueil de We GO GreenR, et je n’en suis pas peu fière ! 😊
Vous pouvez également réserver directement auprès de l’hébergeur, ce qui sera moins cher que de passer par une plateforme de réservation. Il suffit de chercher des hébergements touristiques éco-responsables sur un moteur de recherche, soit en tapant leur nom si vous le connaissez, soit en utilisant des mots-clés désignant le type de logement et éventuellement la destination qui vous intéressent. Par exemple, pour trouver mon gîte sur Google, vous pouvez taper « gîte éco-responsable dans le Lot » 😉.
N’oubliez pas de vérifier que les établissements que vous trouvez sont vraiment engagés dans une démarche de tourisme durable. Pour cela, fouillez leur site et lisez les avis laissés par leurs clients.
Vous avez maintenant les clés pour préparer vos vacances éco-responsables, c’est-à-dire pour choisir votre destination, votre mode de transport et un hébergement éco-responsable.
Mais ce n’est pas fini ! Une fois sur place, il faut continuer à s’investir pour limiter son impact socio-environnemental !
🏡 Si vous cherchez un hébergement éco-responsable pour vos prochaines vacances ou votre prochain week-end, je vous propose mon gîte situé en pleine nature, à Montcuq dans le Lot.
Adopter les bonnes pratiques sur place : écogestes, choix des activités, consommation
Pratiquer les écogestes
Tout d’abord, il y a un certain nombre de bonnes habitudes que vous pouvez prendre dans votre logement de vacances. Le propriétaire de votre hébergement touristique éco-responsable vous aura certainement sensibilisé à ces pratiques, souvent appelés « écogestes ». D’ailleurs, vous les avez certainement déjà adoptés au quotidien ! Vérifiez par vous-même :
- éteindre les lumières en sortant d’une pièce ou de la maison, ou si elles ne sont pas nécessaires ;
- fermer les robinets d’eau pendant le brossage des dents et la vaisselle ;
- prendre des sacs réutilisables pour aller faire ses courses ;
- utiliser les produits d’entretien et d’hygiène éco-responsables fournis ;
- trier / recycler / composter les déchets.
Et pendant vos déplacements ? Là aussi il y a des réflexes à prendre, par exemple :
- partir chacun avec sa gourde pour éviter d’acheter des bouteilles d’eau en plastique ;
- respecter les consignes de tri sur les lieux touristiques visités ;
- prévoir des sacs en tissu pour les achats de souvenirs,
- en pique-nique : emporter une vaisselle réutilisable, avoir sur soi quelques petits sacs poubelle pour pouvoir trier et conserver les déchets afin de les jeter ou de les composter de retour à son logement.
Opter pour des activités à moindre impact environnemental
Afin de limiter l’empreinte carbone de ses déplacements sur place, il est préférable de faire un maximum de trajets à pied, à vélo ou en transports en commun, et d’utiliser la voiture le moins possible. Prendre la voiture pour aller visiter un château ou un musée à quelques kilomètres de son hébergement, d’accord, mais peut-être que vous pourrez vous en passer pour aller acheter du pain à quelques centaines de mètres.
De nombreuses activités de plein air peuvent être pratiquées tout en respectant la nature, que ce soit en bord de mer, en montagne ou à la campagne :
- la marche, en randonnée ou en simple balade,
- le vélo ou le VTT,
- le canoë-kayak, le paddle, le pédalo, le rafting ou le canyoning dans les rivières,
- le surf, la planche à voile ou le snorkeling à la mer,
- l’escalade,
- l’accrobranche,
- etc.
En été, on souhaite évidemment se baigner ! Certes, certaines piscines peuvent être conçues pour limiter leur impact sur l’environnement, y compris sur la consommation d’eau. Cependant, je préfère promouvoir la baignade en eaux naturelles ! L’été, certaines zones côtières sont bondées, alors pourquoi ne pas plutôt aller se baigner dans les lacs ou les rivières ?
Pensez à repérer les plages qui ont le label Pavillon Bleu ! C’est un label qui distingue les plages engagées dans une démarche de tourisme durable. D’ailleurs, le lac de Montcuq, situé à quelques minutes de mon gîte dans le Lot, est labellisé ! 🏖️
L’hiver, c’est la période idéale pour ralentir et prendre le temps, se détendre, déconnecter. Il y a des tas d’activités possibles en hiver en vacances dans cet esprit :
- les balades en pleine nature, si la météo le permet, et saisir l’occasion pour s’initier à la photographie de paysages ;
- du DIY et de l’upcycling : broder, tricoter, faire du crochet ou de la couture, customiser des vêtements, fabriquer de la déco, etc. ;
- jouer avec sa famille ou ses amis à des jeux de société ;
- s’offrir un massage, un cours de yoga ;
- cuisiner ;
- lire.

Exemples de déco DIY et upcycling : décorations de sapin de noël en crochet, table basse créée à partir d’une vieille planche en ormeau, une planche de bois avec des pieds en fer en guise de table à manger, une commode vintage relookée, un bouquet de fleurs séchées, un herbier brodé par moi-même. Toutes ces pièces sont dans mon gîte, Le Perchoir du Quercy. © Nathalie Mayonnade
Consommer responsable et local
Avant de partir en vacances, on fait souvent le point sur les produits cosmétiques et d’hygiène à emporter : déodorant, crème solaire ou produit anti-moustiques… C’est l’occasion de sélectionner des produits respectueux de votre santé et de la planète ! Il faut choisir sa crème solaire avec soin par exemple, car celle-ci a un énorme impact sur les océans.
Une fois sur place, privilégiez les producteurs locaux pour l’achat de votre alimentation. Allez faire votre marché puis rentrez préparer vos repas avec de bons produits frais, et bio si possible. Profitez des marchés gourmands, souvent nocturnes, pour manger sur place et goûter à la gastronomie locale !
Avec tous ces conseils, vous savez désormais comment organiser des vacances éco-responsables en toute sérénité. 😎
Si j’ai oublié quelque chose, n’hésitez pas à me le dire en commentaire ! ⤵️
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SOURCES
> ONU Tourisme : Tourisme de développement durable
> notre-environnement.gouv.fr : Tourisme durable : une solution pour voyager dans le monde de demain ? (12/07/2021)
> Carbone4 : Les liens entre le tourisme et le réchauffement climatique (31/10/2024)
> ADEME : Journée mondiale du tourisme – Bilan des émissions de GES du secteur du tourisme en France – Agence de la transition écologique (27/09/2024)
> France.fr (site officiel de l’Agence Natioanle du Tourisme) : Les labels à connaitre pour voyager durable (27/11/2024)
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